Savons-nous encore nous émerveiller ?
Et si nous profitions de cette période de Noël, avec la magie de ses illuminations, pour retrouver le chemin de l’émerveillement de l’enfance ?
Bien sûr, l’adulte que nous sommes devenus voit surtout dans les décors lumineux une magie à motivation commerciale, qui cherche à susciter des émotions propres à ouvrir plus largement notre porte-monnaie. Mais pourquoi permettrions-nous à l’aspect mercantile de nous imposer sa seule réalité, en étouffant une autre sensibilité qui ose à peine affleurer tant elle a été muselée ?
Pourquoi permettrions-nous au matérialisme ambiant de nous couper de la beauté des mondes subtils ? La sagesse nous enseigne que toute forme tangible est le symbole, c’est-à-dire la manifestation extérieure, d’une réalité intérieure. Cette dernière est l’essence de tout ce qui existe, que Jung nomme le monde des Archétypes et Platon celui des Idées.
La sensibilité émotionnelle permet d’ouvrir une première porte sur ces mondes. Chez l’enfant, elle est naturellement ouverte –ou plutôt pas encore fermée – lui qui devine aisément, même s’il n’a pas encore les mots pour le dire, les fées des neiges dans le grand manteau blanc de l’hiver*.
La neige nous offre d’autres sources d’émerveillement. Regardons les images d’un flocon de neige vu sous microscope. Comment ne pas être touché par sa beauté, son esthétique parfaite ? Ses multiples sculptures sont des formes géométriques aux proportions exactes, le plus souvent des hexagrammes construits le long de six axes, et l’ensemble s’organise dans une harmonie époustouflante.
Nul doute, la Nature est un grand mathématicien. Le nombre six, symbolisé par une étoile à 6 branches, représente dans toutes les traditions l’union de l’Esprit et de la matière, du Ciel et de la Terre. Qu’un humble flocon de neige, né du contact de l’eau avec l’air froid, nous renvoie ce message, n’est-ce pas fascinant ?
Nous vivons dans un monde enchanté, mais nos yeux se sont détournés de cette réalité. Regardons la Nature, regardons-la vraiment, avec les yeux d’un enfant, comme si nous la voyions pour la première fois.
*Des psychanalystes jungiens qui travaillent avec des enfants témoignent de ce type de perceptions chez leurs jeunes patients (voir le lien « enfant »).
Publié le : 18/12/2013