A quoi devons-nous être fidèles
« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » dit un adage populaire récent, illustrant parfaitement notre époque du zapping à laquelle aucune dimension de notre être ne semble échapper. Mais sommes-nous vraiment devenus des « affreux », sans morale ni conscience ?
Prenons cet aspect de la fidélité le plus profondément enraciné dans notre culture judéo-chrétienne : la fidélité conjugale. Religions et politiques se sont toujours entendues pour établir des normes sociales capables de créer et de préserver la cohésion de la société. Pendant longtemps, l’infidélité était tolérée tant qu’elle ne mettait pas en danger la cellule familiale, fondement des sociétés ; la religion condamnait le divorce et l’Etat le décourageait par des procédures complexes. L’individu respectait les règles parce que les enfreindre signifiait avant tout être banni du groupe. Ainsi, la peur de l’exclusion constituait l’aiguillon principal de la fidélité conjugale.
Aujourd’hui ces barrières sont largement tombées, aucun dieu barbu ne nous montre plus du doigt si nous actons notre « infidélité » et les règles sociales se sont considérablement assouplies. Presque tout le monde est confronté au difficile apprentissage de la liberté, où plus aucune instance extérieure ne décide à notre place de ce qui est juste ou valable. Nous n’en sommes pas pour autant des individus pleinement libres et responsables. De nombreuses peurs nous agitent, conscientes ou inconscientes, nous faisant osciller entre le zapping relationnel dès la première désillusion et l’exigence d’une fidélité de l’autre qui a pour seul motif notre égocentrisme et notre égoïsme.
Sans boussole et souvent complètement déboussolés, nous devons voguer sur l’océan de la vie à la recherche de notre Nord personnel. C’est à cette aspiration fondamentale que nous devons avant tout être fidèles. Que nous l’appelions notre Etoile, le Soi ou le maître intérieur, cette petite voix intérieure qui est celle de notre conscience profonde nous montrera toujours le chemin juste. « Juste » pour nous, mais pas forcément pour quelqu’un d’autre.
Publié le : 26/03/2014