Est-on vraiment seul quand on est seul ?
La solitude, et sa conséquence parfois plus grave, l’isolement, sont considérés par certains comme l’un des grands fléaux de nos sociétés contemporaines, au même titre que le chômage, la précarité et la pauvreté. Elles sont une conséquence directe de l’hyper-individualisme, qui peine à ouvrir à l’autre un espace suffisant pour que la relation puisse exister, et de valeurs socioculturelles qui privilégient la performance au détriment du vivre ensemble.
Car on rencontre aussi des situations de grande solitude là où on les attend le moins, comme parmi ces trentenaires qui ont tout sacrifié à la réussite de leurs études et qui se retrouvent totalement incapables de nouer des relations intimes. Ici l’énergie psychique a été entièrement absorbée par l’intellect et c’est un vrai défi que de la réorienter vers le cœur pour lui redonner vie.
A l’opposé, nous trouvons des personnes très équilibrées qui recherchent délibérément la solitude pour développer leur vie intérieure, comme ces pratiquants de la méditation qui font la retraite bouddhiste des trois ans et trois mois. La plupart, en sortant de leur espace clos où ils n’ont eu de contacts avec personne, ne demandent qu’à répéter l’expérience. Sont-ils pour autant désocialisés ? Non. Dans cette situation d’ermitage prolongé, tous témoignent qu’ils n’ont pas été seuls.
Les mondes intérieurs sont tout autant peuplés, sinon plus, que celui que nous pouvons contempler avec nos yeux physiques. Certes, nous ne pouvons définir avec qui nous avons été en contact, mais nous nous connectons automatiquement avec le type ou qualité d’énergie avec laquelle nous sommes en affinité, qui nous nourrit et nous fait grandir en développant notre conscience par la connaissance intuitive.
La solitude apparente – l’isolement du corps – est un vrai problème lorsqu’elle est mal vécue. Mais aucune institution ou association ne peut apporter une solution à ce problème qui est essentiellement individuel. Par contre, aider les individus à développer leur vie intérieure par une éducation appropriée, en mettant plutôt l’accent sur la connaissance de soi au lieu de la performance, pourrait ouvrir une voie de guérison.
Publié le : 24/09/2014