Tout le malheur de l’homme vient d’une seule chose
…qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. Alors que l’état du monde devient de plus en plus préoccupant, cette réflexion de Pascal pourrait constituer une méditation pour tous ceux qui s’interrogent : comment en sommes-nous arrivés là ? L’étude de la fin des civilisations qui nous ont précédées montre que leur extinction n’était pas due à des facteurs exogènes, mais qu’elle était l’aboutissement logique d’une suite de mauvaises décisions induites par une soif inextinguible de biens matériels. Les cycles passent et se répètent, nos dirigeants et ceux qui détiennent le pouvoir de l’argent savent que nous sommes en bonne voie de rendre, non pas seulement un espace géographique déterminé mais toute notre planète inhabitable – les très riches préparent leur futur salut sur la planète Mars !- mais personne ne songe à mettre un terme à la spirale infernale de ce qui s’annonce comme un suicide collectif.
Une autre issue aurait-elle été possible si un plus grand nombre savait « demeurer en repos dans une chambre », c’est-à-dire connecté à son intériorité, capable d’avoir une réflexion inspirée parce qu’émanant de la totalité de l’Etre et pas seulement de sa frange la plus extérieure tournée vers l’avoir et le paraître ? L’histoire de notre civilisation est celle d’une lente mais inexorable chute de l’Esprit dans le matérialisme, une trajectoire qui devient claire en étudiant l’histoire des idées, des représentations qui ont gouverné les peuples au fil des âges. En raccourci très rapide : Platon avait présenté la réalité de l’Esprit sur son propre plan et la possible illumination de son reflet emprisonné dans la matière ; il devint ensuite une source d’inspiration pour Saint-Augustin, à qui on doit largement la théorisation du christianisme. La philosophie platonicienne et la théologie augustinienne ont constitué une boussole majeure jusqu’aux penseurs de la Renaissance, où l’esprit dit rationnel a commencé en quelque sorte à se séparer de l’Esprit, ce mouvement s’étant accentué avec les Lumières pour trouver une sorte d’apogée dans les ténèbres de la dite « philosophie » contemporaine où l’intellect n’en finit plus de tourner en rond sur lui-même.
Si le mouvement ascendant de retour vers l’Esprit a toujours existé en marge à toutes les époques, un mouvement d’une plus grande ampleur aurait peut-être pu naître à l’apogée du courant de la phénoménologie, lorsque Merleau-Ponty envisageait la rédaction d’une phénoménologie de la métaphysique, projet interrompu par son décès prématuré. Le cancer du matérialisme était-il trop avancé pour permettre l’application d’un remède doux ? A voir le nombre croissant d’intellectuels qui s’enthousiasment pour le transhumanisme, on peut le penser. ***
Publié le : 14/09/2016
Je partage votre propos. L’individualisme fait la part belle à l’égo. L’égo entraine le JE et il se conjugue avec L’avoir. L’Homme devrait prendre conscience que son existence fait partie d’un TOUT. Sans l’autre, les autres, sans l’environnement qui l’entoure, il ne pourrait être. Atteindre cette conscience demande un travail sur soi. Un travail de l’âme, du cœur amenant le passage du JE au NOUS.
Je suis « un Colibri «Tous les jours… ! Avec l’Espoir et l’espérance d’un Monde Meilleur ! Le Monde est très beau si on le regarde de près……Tout est possible si on y croit!