L’humour est le sourire de l’âme
Bien sûr, tous les types d’humour n’entrent pas dans cette catégorie, loin de là. Il est important de le préciser, dans un temps où l’actualité rend le sujet particulièrement sensible et où la question de savoir si l’on peut rire de tout est régulièrement posée dans les médias, opposant partisans d’une inviolable liberté d’expression et divers groupes qui se sentent offensés par des humoristes indélicats.
L’humour dont nous parlons est tout autre chose. Il ne s’appuie pas sur un manque de sensibilité et une absence d’empathie. Il ne moque ni ne dénigre les valeurs d’autrui, il ne blesse personne en l’attaquant sur un aspect de sa personnalité ou de son apparence physique, il ne méprise aucune forme de souffrance. Il ne s’agit pas de cette forme d’humour qui, souvent, est une attaque en règle de « l’autre » pour soulager son propre sentiment de dévalorisation.
L’humour en tant que clin d’œil de l’âme est celui qui nous délivre, l’espace d’un instant, de l’esprit de sérieux. Non pas qu’il serait insensé de prendre la vie et les expériences qu’elle offre au sérieux, mais il nous arrive trop souvent d’isoler un aspect de notre existence de sa globalité et de nous y focaliser indument, avec une charge émotionnelle considérable qui nous rend « lourds ».
L’exemple le plus aisément observable de « l’esprit de sérieux » se trouve parmi les personnes qui ont une fonction sociale appréciable, mais qui sont tellement identifiés à elle qu’ils sont devenus « la fonction », l’incarnant parfois jusqu’au ridicule pour un observateur extérieur.
Mais en cherchant bien, nous pouvons trouver la lourdeur du trop de sérieux nichée en chacun de nous, ici ou là dans un aspect de notre personnalité : nous la reconnaissons justement en ce que nous sommes insensibles, voire intolérants, à tout humour touchant cet aspect précis.
A chaque fois que nous avons l’impression de nous noyer dans un verre d’eau, que nous nous sentons étouffer dans un étau, prenons un peu de recul et, par un trait d’humour approprié, laissons se redéployer les ailes de notre âme.
Publié le : 12/02/2014