L’éveil, c’est la fin de l’illusion
Par illusion, nous n’entendons pas ici les innombrables petites illusions que nous nous faisons quotidiennement sur nous-mêmes, sur des personnes ou des situations, même si celles-ci font partie de la grande illusion qui nous maintient prisonniers de ses filets.
L’illusion dont il s’agit de se libérer pour accéder à notre véritable nature, c’est cette vue de l’esprit que nous appelons matérialisme, qui nous fait prendre pour seule et unique réalité cette fine pellicule du Réel qui nous est accessible par le biais de nos sens. Si, à l’époque du Christ, Thomas était le seul disciple, parmi les douze, à incarner cette vision, elle est devenue aujourd’hui largement dominante, du moins en Occident.
Pour quelqu’un qui sait voir et percevoir au-delà de ses cinq sens, un esprit matérialiste ressemble à un homme qui vivrait enfermé dans un cube en béton, ignorant tout de la richesse et de la beauté de l’environnement naturel au sein duquel son cube est placé. Bien-sûr, dans le cube on peut trouver tous les ersatz pour tenter d’étancher la soif naturelle de l’âme à s’échapper hors des murs de sa prison.
Mais qu’un véritable voyant ou plutôt clairvoyant se mette à creuser une brèche réelle dans le mur, le voilà accablé de toutes les suspicions et totalement discrédité. C’est ce qui arrive, par exemple, au biologiste Rupert Sheldrake, dont nous vous invitons à découvrir une interview intéressante dans « le Monde des religions » de janvier/février 2014. Ce scientifique, mais également fin connaisseur de l’ésotérisme et autres spiritualités, tente, par ses recherches, de concilier ces deux pôles et de démontrer l’inanité d’une approche purement mécaniste de la science.
S’éveiller s’apparente à un long parcours du combattant, comme l’illustre bien la vie du Bouddha qui est passé par de nombreux extrêmes avant de trouver la voie du milieu et d’atteindre l’illumination, c’est-à-dire ce moment sublime où tout à coup toutes les pièces du puzzle s’assemblent pour offrir au méditant un tableau synthétique de la Réalité.
Nous pouvons tous commencer à desserrer un tant soit peu l’étau des illusions dont nous sommes prisonniers en les mettant en question. Les pires ennemis de la conscience sont les certitudes.
Publié le : 19/03/2014