L’écologie de demain sera spirituelle
… ou ne sera pas, pour paraphraser une citation célèbre attribuée à André Malraux : le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. Malraux était un agnostique, donc peu enclin à sympathiser avec un dogme religieux quel qu’il soit, mais selon ses proches il était convaincu que l’humanité courait à sa perte si elle ne renouait pas avec ses racines spirituelles.
C’est aussi l’avis du biologiste Rupert Sheldrake, dont nous avons parlé dans une méditation précédente, qui défend une écologie spirituelle en tentant de réconcilier la biologie – la science du vivant sous son aspect phénoménal – et l’animisme, avec son corolaire le chamanisme – la science de la cause des phénomènes. Pour Sheldrake, « le matérialisme est une barrière intellectuelle qui empêche les gens de vivre en harmonie avec la nature, c’est un obstacle à la vie spirituelle elle-même ».
Comme en écho à la vague d’occultisme/ésotérisme qui a balayé l’occident à la fin du XIXe siècle, les années 70 se sont montrées très prolixes en expériences et expérimentations spirituelles de toutes sortes. La psychologie est devenue transpersonnelle (incluant la dimension de l’âme) et la reconnaissance théorique de la Nature en tant qu’organisme vivant s’est incarnée dans une démarche innovante à travers les « Jardins de Findhorn », où un groupe d’hommes et de femmes ont produit des fruits et des légumes d’une beauté et d’une taille exceptionnelles, en se reliant aux Dévas (esprit) des plants. L’écologie spirituelle semblait en marche.
Que reste-t-il aujourd’hui de cette effervescence spirituelle des années 70 ? Que reste-t-il du respect de la Terre-mère ? Nous continuons à exploiter sans vergogne les ressources de la terre, malgré les mises en garde des scientifiques. Et l’humanisme, facteur central d’une véritable écologie spirituelle, semble en voie d’être remplacée par le trans-humanisme qui nous dessine pour demain une société de robots. Jusqu’où la Nature nous laissera-t-elle faire ?
Publié le : 16/04/2014