Etes-vous plutôt vénusien ou mercurien?
Les significations archétypales sur le plan émotionnel des planètes Vénus et Mars sont bien connues du grand public, notamment grâce au best-seller de John Gray « les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus » qui explique les différences de la sensibilité et de l’expression affective selon les genres, même si ces distinctions s’effacent de plus en plus pour laisser place à une androgynie psychique, au mariage du féminin et du masculin en chacun de nous, que nous soyons homme ou femme.
Peu cependant connaissent la complémentarité sur le plan mental/cognitif de Vénus et de Mercure. Les deux nous parlent de notre manière d’interpréter le monde, mais Mercure utilise dans ce but ses capacités rationnelles, réflexives, tandis que Vénus fait appel aux facultés de perception qui passent par le filtre des sens. Un mercurien privilégiera le « je pense, donc je suis » de Descartes, tandis qu’un vénusien dira plus volontiers « je sens, donc je suis », propre aux phénoménologues (Husserl, Merleau-Ponty, etc.) selon lesquels nous n’appréhendons pas le monde qu’avec notre seul intellect mais avec tous nos sens.
Il ne faut pas attendre de l’approche sensorielle des phénomènes une voie plus rapide pour atteindre à la « réalité » des choses, ces dernières s’offrant à nos sens sous le prisme déformant et limitant de la société et de la culture, qui nous ont appris comment et quoi voir, entendre, toucher, sentir et goûter, tout comme nos réflexions sont conditionnées par les informations que nous absorbons au fil du temps. Mais si cette voie de cognition attire de plus en plus de chercheurs – et pas seulement en anthropologie ou philosophie, puisqu’elle est aussi à la base de la méditation de pleine conscience – c’est qu’elle ouvre des perspectives que l’approche exclusivement mercurienne occultait jusqu’ici.
Tout comme Vénus et Mars vivent en nous de concert sur le plan des émotions, Vénus et Mercure ne peuvent se passer l’une de l’autre sur le plan mental. Pour ceux qui désirent mieux connaître la déesse de l’Amour sous l’angle de la phénoménologie de la perception, nous recommandons l’excellent ouvrage du socio-anthropologue David le Breton « la Saveur du Monde », qui en déroule toutes les facettes avec beaucoup de finesse.
Publié le : 14/10/2015