Cultiver la vie intérieure, une urgence vitale ?
Nous sommes tous plus ou moins addicts aux nombreuses sollicitations qui nous parviennent par le biais de nos écrans connectés. D’après de récentes statistiques, nous consultons en moyenne notre boîte mail toutes les 8 minutes et le nombre de sms envoyés par jour par les adolescents dépasse la centaine. Chaque jour naissent de nouvelles applications destinées à nous divertir et à nous pousser à la consommation.
Cette dictature des écrans, que nous avons l’illusion de choisir librement, n’est pas seulement une source de dispersion constante, elle favorise également une soumission passive à de nombreuses manipulations qui, en définitive, choisissent pour nous la vie que nous voulons mener. Car qui dit diversion/dispersion dit absence de réflexion et donc absence de pouvoir.
L’ère industrielle a préparé nos cerveaux à être productifs et avides de consommation, l’ère de la communication nous prépare doucement mais sûrement à être les jouets dociles des GAFA (acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon), ces nouveaux maîtres du monde qui veulent nous diriger depuis nos écrans et autres objets connectés afin de nous rendre compatibles avec leur projet de société.
On nous promet, d’ici une quinzaine d’années, un cerveau augmenté grâce à l’implantation d’une puce connectée à un ordinateur qui va démultiplier nos capacités mentales ; plus près de nous dans le temps, un bracelet connecté contrôlera notre tension artérielle et notre taux de glycémie, avant peut-être de remplacer notre médecin car il va diagnostiquer instantanément ce qui ne va pas dans notre corps et nous diriger vers les soins appropriés. Lors d’une récente conférence, le transhumaniste Laurent Alexandre, chirurgien et neurobiologiste (fondateur du site Doctissimo) a annoncé que l’enfant qui vivra jusqu’à 1000 ans est déjà présent dans cette salle.
Il est urgent d’entrer en résistance contre ce fascisme mondial naissant, qui menace non seulement la vie humaine – car si les GAFA déploient toutes leurs ressources pour prolonger la vie d’une catégorie aisée de la population, ils réfléchissent tout autant à la façon de résoudre le problème de la surpopulation que cela engendre – mais surtout l’âme humaine. C’est en redonnant le pouvoir à notre âme, en nous reconnectant avec notre intériorité que nous entrerons en résistance et redonnerons toute sa place à l’Homme.
Publié le : 15/04/2015