La Papesse
Signification ésotérique de l’arcane 2 : la Papesse
UN appartient au non-manifesté. Avec DEUX commence la manifestation, le jeu de la dualité Esprit-Matière et toutes les polarités ou paires d’opposés qui en découlent : le bien et le mal, (non pas dans un sens moralisateur, mais dans celui de ce qui soutient l’évolution ou de ce qui la contrarie), la vie et la mort, ombre et lumière, moi et l’autre, etc.
Dans les cours de Tarot, nous l’avons vu, la Papesse est le seul arcane qui dépasse, par sa tiare, le cadre de la carte. Elle représente la Substance-Matière, l’Espace infini dans lequel toute forme a sa place, mais dont le contenu échappe totalement à la vision matérialiste. On peut donner une idée de la richesse inouïe dont est formée cette substance qu’est l’Espace en se servant du concept de « dimensions ». L’homme ordinaire vit dans trois dimensions. Celui dont le « sens ésotérique » est éveillé commence à pénétrer dans la quatrième dimension. Mais il y a une cinquième, sixième, septième etc. dimension. On comprendra pourquoi la Papesse représente le Mystère, ainsi que le processus de dévoilement – il faut lever le voile d’Isis – ou d’initiation.
La Papesse, deuxième arcane majeur du Tarot, symbolise la Grande Mère, le Tout qu’il nous faut réintégrer, non pas dans une ouverture réceptive passive, mais dans une dynamique de conquête verticale, « par les pieds et les mains ». La Papesse nous tend le Livre dans lequel toute Connaissance est contenue, mais il nous faut comprendre que le Livre est en nous-mêmes et qu’il ne livrera ses secrets que dans le creuset de notre expérience vivante. Il nous faut consciemment nous approprier le Livre pour que l’inconscient cesse de nous mener.
Le mot clé de la Papesse pourrait être : « connais-toi toi-même et tu connaîtras Dieu et l’Univers ».
Arcanes Mineurs : les « deux »
Les arcanes mineurs qui sont en correspondance avec la Papesse sont la série des deux : deux de Coupe, deux de Bâton, deux d’Épée, deux de Denier. Le deux indique une mise en mouvement, un dynamisme, mais aussi un conflit, une dualité.
- 2 de Denier
Ici le principe féminin est répété deux fois, par le nombre et par l’élément terre. Les deux Deniers sont disposés à la verticale : il y a un rapport dynamique entre le Denier du haut, le ciel, et le Denier du bas, la terre. Un bandeau bleu unit les deux, comme le réseau éthérique maintient l’ensemble de l’univers en relation ordonnée et fait que le plus humble brin d’herbe est relié à la plus lointaine étoile. Cette interaction dynamique produit les plus belles « fleurs », en haut comme en bas.
Avec le deux de Denier, nous nous mettons en mouvement en fonction d’un idéal, d’un but perçu. - 2 de Coupe
Le principe féminin est également répété deux fois, par le nombre et l’élément eau. Les Coupes sont disposées à l’horizontale, mais leur relation produit une arborescence d’une grande beauté. « Si deux s’assemblent en mon Nom, Je suis parmi eux »… Ce dialogue peut s’instaurer entre deux cœurs ou en soi-même, dans les deux cas il se produit, dans l’idéal, l’ouverture de l’oreille intérieure.
La base rouge de l’arcane -l’eau de vie, le sang- met l’accent sur la fonction unifiante de l’eau.
Avec le deux de Coupe nous sommes dans l’entendement du cœur qui produit le don de soi. - 2 d’Epée
Ici le principe féminin du nombre rencontre le principe masculin de l’élément air. Les épées sont présentées sous la forme d’arcs assemblés en une figure ovale qui évoque l’œil, donc la conscience, l’intelligence. Les fleurs en forme de croix emplissent tout le centre. Le deux d’Epée évoque le premier regard. La sagesse populaire ne dit-elle pas que la première impression est souvent la bonne ? Le deux d’Epée évoque bien cette impression première qui saisit instinctivement l’essentiel d’une personne ou d’une situation. Mais cette perception est encore incertaine, elle induit le doute et pousse à développer la réflexion.
Avec le deux d’Epée nous avons compris quelque chose, mais cette compréhension est encore trop immature pour permettre l’action. On peut se sentir bloqué. - 2 de Bâton
Nombre féminin, élément feu masculin. Deux bâtons croisés évoquent la naissance du feu par leur friction, comme deux intelligences qui se rencontrent se frictionnent pour donner naissance à une compréhension plus vaste. L’intelligence a besoin de la confrontation pour se développer. La friction des bâtons peut aussi concerner les désirs, les impulsions. La confrontation peut être intérieure, entre deux aspects de nous-mêmes, ou se produire dans la relation à l’autre. De tous les « deux », le bâton peut être le plus conflictuel.
Analogie de l’arcane II – la Papesse avec le signe astrologique du Taureau
Le Taureau représente cette part de la substance-matière qu’individuellement nous sommes capables de nous approprier : notre corps physique, mais aussi nos corps subtils avec les qualités qui leur sont propres. Le Taureau est mû par un aspect de la substance qu’il incorpore, cet aspect ou qualité produit le désir et le pousse à l’action. Le Taureau a besoin de produire, à quelque niveau que ce soit, car il est toujours en réponse sensitive à quelque aspect de la substance.
Le rôle de la visualisation
La fonction de la visualisation est essentiellement double :
- Elle favorise la révélation, à la fois de ce qui est enfoui dans l’inconscient et veut parvenir jusqu’à la conscience (non pas tout le contenu de l’inconscient, mais seulement ce qui est nécessaire pour un meilleur accomplissement), et ce qui veut parvenir à la conscience à partir des régions du supra-conscient, ce que l’on appelle l’intuition ou l’inspiration.
- La visualisation permet de recréer l’imaginaire qui nous conditionne, et, dans ce sens, elle est un puissant agent de transformation, fondé sur la loi occulte « tel un homme pense, tel il est ».
La visualisation est un art qui se développe par la pratique. Le premier écueil à son bon déroulement peut être une difficulté à maintenir la concentration. Pour ceux qui rencontrent cette difficulté, nous conseillons un exercice court à pratiquer quotidiennement :
Après avoir établi le calme intérieur, projetez sur l’écran de votre mental un nombre choisi (par exemple le 5). Essayez de maintenir la forme complète de ce nombre pendant environ 3 minutes. Chaque fois que l’image du nombre devient plus floue ou disparaît, recréez-la, idem si des pensées ou d’autres impressions vous ont détourné de l’exercice.
Certaines personnes peuvent éprouver de la difficulté à projeter, construire des images, elles n’arrivent pas à « voir ». Cela n’a pas d’importance. L’intention de voir suffit à ce que l’exercice soit efficient. Faites confiance au processus.
Durant tout travail de visualisation, il est important de maintenir la conscience au niveau du front, c’est à ce niveau que se trouve « l’écran du mental », appelé encore « l’œil de la vision » ou « 3e œil ». Ce centre d’énergie permet de garder le contrôle sur le processus, car il est le siège de la maîtrise consciente. Si vous sentez que vous tombez dans une sorte de rêverie passive, repositionnez-vous.
La durée d’une séance de visualisation des arcanes du Tarot
La visualisation ne doit pas durer plus de 10 minutes. N’oubliez pas de la pratiquer à un moment ou vous disposez de suffisamment de temps pour ne pas être dérangé. Avant de commencer l’exercice, veillez à être assis confortablement, la colonne vertébrale droite ; faites quelques respirations lentes et profondes et essayez d’éliminer toute autre préoccupation de votre esprit afin d’être totalement présent à l’exercice. La qualité de votre visualisation dépendra largement de cette préparation. Il est conseillé de mémoriser les différentes étapes afin de ne pas être obligé de vous arrêter dans le processus pour lire les instructions.
Exercice pratique de visualisation : à la rencontre de la Papesse
Imaginez-vous monter un escalier, chaque marche vous conduisant à un palier plus élevé de votre conscience. L’escalier débouche sur une grande salle aux dalles blanches. Au fond de la salle se tient la Papesse. Avancez vers elle, sachant qu’elle vous attend.
Quels sentiments vous animent à mesure que vous approchez ?
Vous vous tenez à présent devant la Papesse. Contemplez là. Quelle est l’expression de son visage ? Comment y réagissez-vous ?
A présent la Papesse vous invite à poser les mains sur son Livre. Sentez bien le contact des paumes de vos mains sur les pages. Que ressentez-vous à ce contact ? Retirez vos mains et regardez les pages du Livre : une phrase est inscrite pour vous, ou peut-être juste un mot. Notez-le.
Vous remerciez la Papesse avant de vous retirer.