Le Soleil
Interprétation ésotérique de l’arcane XVIIII : le Soleil
Le Soleil, tout comme l’Étoile, prend le plus souvent une signification positive dans les cours de Tarot ou dans les livres consacrés à ce sujet. Étoile parmi les étoiles, le Soleil représente dans toutes les traditions la divinité telle qu’elle est accessible à l’homme, le Christ intérieur, le Soi.
Les rayons du soleil visible s’épanchent constamment vers la terre afin de vitaliser toute forme de vie. De même, le Soleil spirituel, par un double fil ancré dans la tête et le cœur (selon l’occultisme) sustente en permanence son reflet, la personnalité. Il y a des jours et des nuits dans le rapport terre – soleil qui scandent un rythme différent de l’influx solaire ; ainsi en est-il pour l’homme : tantôt l’Âme dirige puissamment ses rayons vers la personnalité, la stimulant et l’inspirant, tantôt elle retire son attention, laissant la personnalité livrée à elle-même. Ce dualisme est illustré par les jumeaux de l’arcane XVIIII. Le jumeau de gauche, sur lequel pointe un rayon blanc, semble hésitant tandis que celui de droite, sur lequel pointe un rayon de couleur bleue, est dynamique et semble entraîner son frère.
Les jumeaux symbolisent dans toutes les traditions la dualité ombre et lumière sous toutes ses formes, mais dans l’arcane XVIIII il est question d’une dualité réconciliée, avançant de concert vers l’unité. Cette dualité qui existe en chacun de nous est celle de la tête et du cœur, de la raison et de l’intuition, de l’intellect et de l’amour. Elle se résout en unité sur le sol jaune du plan mental. Les jumeaux ont émergé du plan émotionnel de la Lune pour œuvrer en pleine conscience, libérés des besoins instinctifs. Un commentateur du Tarot (Marcel Picard) cite à propos du Soleil un extrait de la vision d’Arisleus : « celui qui me libèrera des eaux et me sèchera, celui-là je le comblerai de mes richesses spirituelles ». Du séjour dans les eaux troubles de la Lune, il ne reste que deux gouttes transparentes sur un sol d’or… Le corps émotionnel (ou corps astral) purifié devient limpide comme un cristal, afin de refléter et de rayonner la Lumière.
L’arcane majeur le Soleil ne représente pas tant un état d’être qu’un processus. Ce processus est intérieur comme l’indique le mur de briques destiné à séparer l’œuvre en cours de toute influence extérieure. On pourrait l’appeler « la voie lumineuse de l’intégration » ou « le Sentier du Retour », car il s’agit d’une réunification de nos « moi » parcellaires afin de les fusionner dans notre centre solaire, L’Âme. Dans l’arcane XVIIII le processus est nettement amorcé, mais il ne sera accompli que dans l’arcane suivant, le Jugement.
Le Soleil symbolise l’illumination, l’amour qui est éveil. Le Bouddha a médité pendant vingt-huit jours (un cycle lunaire) sous un figuier avant d’atteindre l’illumination. Après s’être extrait du bassin de la Lune, il devint l’Eveillé, un Soleil pour l’humanité.
Analogie XVIIII – le Soleil et arcanes mineurs
La réduction théosophique du nombre 19 donne 10. Les arcanes mineurs de nombre 10 signifient un accomplissement à l’image du Soleil : le 10 de Coupe, le 10 d’Épée, le 10 de Denier, le 10 de Bâton parlent d’un aboutissement, d’un couronnement dans le domaine signifié par l’arcane en question.