Le Pendu
Signification ésotérique de l’arcane XII : Le Pendu
Cet arcane a mauvaise presse chez la plupart des tarologues et dans la majorité – pour ne pas dire la totalité – des cours de Tarot, car il représente des valeurs antinomiques à celle que prône la société d’aujourd’hui, pour qui le bonheur est synonyme d’avoir et qui se soucie très peu d’être.
L’arcane majeur le Pendu détient les clés de l’être, et donc du véritable bonheur, inaliénable, car aucune circonstance ne peut l’entamer ou le détruire. Le Bouddha a ouvert la voie à l’art du bonheur quand il enseigna à ses disciples comment se libérer de la souffrance, en reconnaissant que toutes les formes de souffrance naissent du désir et de l’attachement aux objets du désir. Les philosophes grecs ont repris cette idée en invitant à cultiver le contentement par rapport à ce que la vie nous donne, le bonheur se trouvant dans la capacité d’apprécier pleinement ce qui se trouve à notre portée immédiate. Les mystiques chrétiens ont quant à eux mis l’accent sur le bonheur qui résulte de l’oubli de soi et du dévouement aux autres.
Le Pendu résume en lui-même toute cette sagesse. A l’image de l’arbre inversé, très ancien symbole de la tradition ésotérique, il a ses racines dans le ciel où il puise la nourriture qui lui est nécessaire, tandis que les branches sont tournées vers la terre afin de lui offrir généreusement ses fruits. Le Pendu a compris les vertus de l’oubli de soi, du sacrifice de son égoïsme, car à celui qui donne tout, tout sera donné. Une foi à toute épreuve le soutient, non pas une foi aveugle en quelque croyance ou divinité extérieure, mais une foi éclairée en son propre cheminement et en le cheminement de l’humanité, car l’étincelle divine gît au cœur de chaque atome et tend à croître vers son propre perfectionnement. Le Pendu ne désire rien pour lui-même, il a renoncé à se mettre en mouvement pour satisfaire un désir quelconque, sachant que cette quête est sans fin et débouche toujours sur la frustration et la souffrance. Son immobilisme extérieur lui permet de rassembler toute l’énergie dont il dispose pour alimenter sa vie intérieure et développer une sensibilité croissante aux dimensions invisibles, transcendantes de la vie. Ainsi le Pendu est branché sur de vastes courants cosmiques qu’il reflète dans sa vie par un rayonnement constant d’amour-compassion et une réponse inspirée à toutes les situations de la vie.
Les arcanes mineurs liés au Pendu
Pour établir une analogie avec les arcanes mineurs, il nous faut opérer la réduction théosophique du nombre douze : 12 = 1 + 2 = 3. Le 3 nous rappelle ces paroles bien connues du Christ/Pendu : « si deux s’assemblent en mon nom, Je suis parmi eux »…
Analogie avec le signe des Poissons
Tout comme le signe précédent du Verseau, il n’est pas facile d’incorporer les qualités des Poissons, dernier signe du zodiaque, car les Poissons représentent la conscience universelle, tout-inclusive, l’esprit christique ou amour-compassion.
C’est le signe du sauveur, tel que le Christ l’a incarné, et qui se traduit chez l’individu par un besoin de se dévouer aux autres, de servir l’humanité dans un domaine quelconque.
La grande sensibilité psychique des Poissons peut aussi laisser l’individu suspendu, ou en proie aux fantômes qui hantent l’inconscient collectif. Il est nécessaire de développer les qualités mentales du signe opposé de la Vierge (analyse critique, introspection, discernement) pour vivre ce signe positivement.