Comment devient-on des âmes sœurs ?
Pour les psychologues, le concept d’âme sœur est une chimère, une idéalisation à postériori d’une relation qui en réalité se bâtit jour après jour dans la douleur des renoncements nécessaires pour que le couple puisse exister. La psychologie est une science qui barbote encore dans la mare des possibles concernant les relations humaines, et y barbotera aussi longtemps qu’elle n’aura pas pris en compte le vaste océan qui s’ouvre dès lors qu’on accepte l’idée de la réincarnation et de l’évolution cyclique.
Bien évidemment, avant de pouvoir se reconnaître en tant qu’âmes sœurs, il a fallu le devenir. Chaque fois que nous intervenons dans la vie d’autrui, en bien ou en mal, nous créons ce que les orientaux appellent un lien karmique, c’est-à-dire que nous pouvons retrouver ces personnes de vie en vie afin que l’interaction, et les leçons qu’elle recèle, se poursuive. Dans certains cas, cela durera le temps de rétablir l’équilibre – régler nos dettes ou réparer nos erreurs – si aucune affinité profonde, aucun désir ne nous attire vers ces personnes. Mais dans d’autres cas, nous chercherons à approfondir la relation, à mieux connaître l’autre et à grandir ensemble en maturité. Alors de vie en vie nous nous retrouverons dans tous les scénarios humains possibles : liens de parenté, d’amitié, de collaboration professionnelle, etc. afin de parcourir et de travailler toute la gamme du potentiel relationnel humain.
Ainsi, les psychologues n’ont pas tort lorsqu’ils affirment, concernant ce qu’on entend habituellement par couple, que l’amour se construit jour après jour à travers des efforts d’ajustements constants. Et quand vient enfin une vie où nous pouvons dire, sans l’ombre d’un doute « parce que c’était toi, parce que c’était moi », comment soupçonnerions-nous tout le parcours que nous avons dû accomplir pour en arriver là, toute l’aventure commune qui est derrière nous ?
Publié le : 17/09/2014